Il pleut, je suis dans les embouteillages. « Divine idylle, mon âme idéaaaaale… » bêle Vanessa Paradis dans l’autoradio. Je tends l’oreille.
Que vient faire l’idéal avec l’idylle ? Il s’agit sans doute de ce que l’on appelle l’idéal amoureux. Si vous êtes un homme, un ami vous a sans doute déjà demandé « C’est quoi, ton idéal de nana ? », alors que si vous êtes une femme, vous avez eu droit à la variante « c’est quoi pour toi le mec idéal ? » Questions qui vous ont immédiatement lancé dans une longue description du modèle parfait.
En amour, l’idéal est à la fois notre meilleur ami et notre pire ennemi.
Meilleur ami, parce qu’il nous guide dans notre recherche de l’être aimé. Il nous motive aussi, il nous mobilise, il nous emmène, il nous fait rêver. C’est un modèle. Il nous aide à choisir.
Encore faut-il savoir le laisser à sa place de modèle… et ne pas céder à sa tyrannie. Faute de quoi, il risque de se transformer en notre pire ennemi  : celui qui au contraire, nous empêche de trouver le bon partenaire en invalidant tous nos choix l’un après l’autre. Trop ceci… pas assez cela… à l’aune de notre idéal, les personnes que l’on rencontre sont faciles à critiquer. Seul problème : on risque finalement de se retrouver tout seul… avec son idéal. Et il faut avouer qu’un idéal, ça n’a pas beaucoup de conversation. D’accord, l’homme idéal ne ronfle pas… mais par ailleurs, il ne réchauffe pas beaucoup les pieds au lit.
Car par définition, l’idéal appartient au monde des idées… et non au monde réel. En d’autres termes : il n’existe pas. Bien sûr, vous le savez me direz-vous, l’idéal n’existe pas… en êtes-vous bien persuadé ? Alors, pourquoi vous focaliser sur les petits défauts des autres ?
A l’opposé des idéaux, nous sommes des êtres humains, trop humains. Nous sommes pétris de défauts, d’incohérences… mais c’est aussi cela qui fait de nous des êtres uniques et attachants. Sachons nous en souvenir en regardant autrui.
Sans doute l’élu de notre cœur n’est-il pas exactement notre idéal. Il en possède cependant des caractéristiques. Et c’est bien cela qui nous a fait chavirer : ces yeux, le timbre de sa voix... Quant à ses défauts, sachons les voir avec indulgence, ou encore mieux avec humour ! La même indulgence et le même humour dont nous aimons que l’on use à notre égard.

La prochaine fois que l’on vous demandera de décrire votre partenaire idéal, peut-être répondrez-vous : « idéal(e), d’accord… mais pas trop ! »

Et vous, qu’en pensez-vous ? En amour, faut-il renoncer à son idéal ?

Juliette Marchal .
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