Chaque jour, nous sommes amenés à faire des choix. Lorsqu’on est célibataire, décider seul n’est pas toujours évident. Mais à deux, cela peut devenir un véritable casse-tête et un point de friction, soit que l’un laisse toujours l’autre décider, soit que l’autre décide sans concertation.

Quand on dit « décisions de couple », on pense à celles qui ont un impact significatif sur notre vie comme de décider de se marier, d’avoir des enfants, de déménager pour changer de région… Pourtant, les grands choix ne représentent qu’une petite partie de ces décisions qui font le quotidien d’un couple, comme d’acheter une voiture, de choisir la couleur de la peinture du salon ou de lancer une invitation… Autant de sujets qui n’entraînent pas forcément un dialogue. Et pourtant, met en garde le psychopraticien, Emmanuel Ballet de Coquereaumont, « c’est bien le problème ! Une vision romantique du couple amène à penser que ne pas avoir besoin de se concerter, c’est de l’amour. Se figent implicitement les décisions et les rôles dans un contrat initial qui souvent ne dure pas parce que chacun va considérer que son avis pourrait être pris en compte. »

Même si vous partagez des projets de vie communs, il ne faut pas perdre de vue ce prérequis indispensable : vous êtes deux personnes distinctes, avec une personnalité, des valeurs, une histoire, des objectifs personnels différents, et cela va peser sur les décisions que vous prendrez ensemble.

Aussi, quand un choix doit être fait à deux, il faut d’abord que vous soyez au clair avec ce que vous souhaitez individuellement. Car, le fait de dire que vous n’avez pas d’avis sur la question diminue votre implication, décharge la responsabilité de la prise de décision sur votre conjoint et risque de créer des tensions à un moment ou à un autre. Demandez-vous : « Si ça ne tenait qu’à moi, je ferais quoi ? De quoi ai-je vraiment envie ? »

Alors, seulement, vous êtes en mesure d’échanger avec votre conjoint. Il ne s’agit pas de chercher à le convaincre à tout prix, mais de lui faire part de votre réflexion, de vos préférences, et de l’écouter, à son tour sans l’interrompre, avec bienveillance et respect. Si vous êtes en désaccord, évitez un « non » définitif. Préférez des formules comme : « Il me semble mieux de… Il est peut-être plus intéressant de… ». Certains désaccords paraissent insurmontables : l’un veut un enfant, l’autre pas. Mais « Comment se préparer à avoir un enfant si l’on est sommé d’en vouloir un sur le champ ? Il faut se laisser le temps d’évoluer » conclue Emmanuel Ballet de Coquereaumont. Quoi qu’il en soit, évitez de prendre des décisions dans la précipitation.

Par ailleurs, il est nécessaire de limiter les influences extérieures et de donner la priorité à ce que vous ressentez tous les deux.

Enfin, vient le moment où il faut trancher. Parfois, la décision est évidente. D’autres fois, bien que vous ayez longuement échangé, vous continuez d’hésiter. Avant de sauter le pas, refaites le point ensemble. Assurez-vous que le choix que vous allez faire est aussi bénéfique pour l’un que pour l’autre. Il arrivera, cependant, que seul le temps puisse confirmer sa pertinence.

Dans un couple, les décisions se prennent idéalement à deux dans une co-construction. En suivant ces quelques principes énoncés, vous devriez être plus à-même de faire vos choix ensemble, dans une plus grande sérénité.

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