Environ quatre millions de Français disent partager une relation amoureuse stable sans pour autant vivre sous le même toit. 62 % d’entre eux y sont contraints, essentiellement pour des raisons professionnelles ; 20 % ont choisi ce mode de vie ensemble, alors que 16 % disent que cette décision a été prise de façon unilatérale.
Cependant, ce mode de vie est en cohérence avec notre époque et répond aux valeurs individualistes d’aujourd’hui. Plus personne « n’a envie de sacrifier son moi, son épanouissement personnel sur l’autel du couple », affirme Ghislaine Paris, médecin sexologue
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Qui sont ces couples qui choisissent de ne pas vivre sous le même toit ?

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Les couples qui vivent séparés sont, le plus souvent, des cadres et professions intermédiaires et moins souvent des ouvriers. Une conception différente du couple explique ce choix : les cadres sont davantage attachés à l’idée d’indépendance, d’autant que, pour beaucoup, l’aspect économique n’est pas un obstacle.
Ils habitent le plus souvent dans des grandes villes.
Ce sont surtout des jeunes (la non-cohabitation est plus rare passée la trentaine) ou des adultes entre 45 et 55 ans, cette période correspondant souvent, soit à une remise en couple après une séparation, soit au départ des enfants du foyer monoparental.

La prudence au cœur de leurs motivations

Pour les plus jeunes, la non-cohabitation correspond le plus souvent à une première relation dont ils souhaitent s’assurer de la stabilité avant de se lancer dans la vie commune.
Pour les 45-55 ans, faire résidence à part s’avère être le moyen de retrouver du temps pour eux et de ne partager que les bons moments avec leur conjoint. La présence d’enfants d’une première union qu’ils ne veulent pas « imposer » au nouveau compagnon, ou inversement, est un argument souvent avancé.

Mais une situation souvent difficile à vivre dans le long terme

Beaucoup pensent que vivre séparément permet d’éviter la routine et d’entretenir le désir puisqu’on ne se voit que pour les bons moments. Or, Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, souligne que « ce qui entretient le désir, c’est la nouveauté. Mais vivre séparément devient une habitude comme une autre ! (...) Cela favorise également les infidélités, compte tenu de l’espèce de jardin secret qui s’installe et qui n’est pas forcément sain. D’autant plus que, bien souvent, il y en a un qui est plus demandeur que l’autre, ce qui crée des frustrations et des rancœurs ».
Sans compter qu’une situation, qui pouvait apparaître idéale au début, peut s’avérer lourde à vivre : lassitude devant la gestion des agendas et des sorties à deux ; frustration de ne pas partager les petits bonheurs quotidiens ; et surtout, absence de projet commun.

Être en couple sans cohabiter est souvent une situation transitoire ; particulièrement chez les jeunes, pour qui la situation aboutit généralement, soit à une séparation, soit à un emménagement par suite de l’officialisation de l’union ou de l’arrivée d’un enfant. « Cette solution a du sens pour les couples recomposés en charge d’enfants – la cohabitation peut être difficile – ou pour les seniors » conclut Ghislaine Paris ; à condition, toutefois, que le désir de vivre séparés soit partagé.

Mais attention : la non-cohabitation n’est pas un remède contre les crises !

A bientôt

Béatrice

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Sources :

auféminin, le 19/10/2022 : Ensemble chacun chez soi : la clé d’un amour durable ? par Julie Giogetta
Psychologie, le 28 février 2022 : En couple... chacun chez soi, par Marie Le Marois
Notre temps, le 03/05/2021 : Couple : ensemble chacun chez soi ! par Corinne Renou-Nativel
Ouest France, le 01/03/2018 : Ces personnes qui vivent en couple mais « chacun chez soi » par Carine Janin

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