Les histoires d’amour ne sont pas toutes merveilleuses.

Parfois, au fil des jours, des problèmes ou des désaccords fondamentaux surgissent, des incompatibilités se révèlent. Certaines personnes choisissent alors de rompre, tandis que d’autres s’accrochent.

Jean-Christophe, 54 ans, témoigne : « J’ai été dans la dynamique pendant dix ans sans m’interroger – on se rencontre, les enfants arrivent, on bosse comme des fous – et malheureux pendant dix ans, mais je ne le savais même pas. Je ne pouvais pas me poser la question, car c’était remettre trop de choses en cause. Pourtant, mes amis s’inquiétaient, s’étonnaient de me voir supporter les crises, les humiliations. Je ne les écoutais pas. Et puis, un jour, l’un d’entre eux m’a demandé ce qui me retenait de partir. Je n’ai rien trouvé à lui répondre. Et je suis parti » après vingt années de mariage .


Qu’est-ce qui peut pousser à rester dans un couple sans joie ?

Des sentiments, malgré tout
Parfois, si on n’arrive pas à quitter l’autre, c’est que, malgré l’émergence de la frustration et des reproches, il reste peut-être de l’amour. Et c’est ce qu’on tente de sauver... Mais, encore faut-il le vouloir à deux.

La crainte de la solitude
Certaines personnes sont terrifiées à l’idée de se retrouver seules et entretiennent le « plutôt lui (elle) que personne ». Et si plus jamais personne ne les aimait ?
« Elles redoutent d’être confrontées à un vide intime qui créerait trop d’angoisse et sont prêtes à beaucoup supporter : ennui, agressivité, mépris… observe la psychologue Maryse Vaillant. Pourtant, une relation insatisfaisante ou inconfortable mine l’estime de soi et amène progressivement à une vision déprimante de la vie.


La crainte du jugement des proches

Marie, 42 ans, a connu dix années d’un couple infernal. Elle raconte : « J’avais un tel besoin de me faire reconnaître par [ma mère qui a elle-même subi beaucoup d’humiliations]. Envisager le divorce, c’était prendre le risque de lui déplaire, elle qui répétait : “On ne défait pas ce que Dieu a uni “. J’ai vécu avec l’impression d’un dédoublement de la personnalité entre mes positions féministes et ce que je subissais. Une force au-dessus de moi me clouait dans cette situation, et seule une thérapie m’a permis de m’en sortir. »

Le bien des enfants

C’est la raison la plus invoquée. Le couple craint les répercussions qu’aurait leur séparation sur la santé émotionnelle de leurs enfants. Mais, les tensions diffuses, l’absence de communication entre leurs parents, l’ambiance pesante peuvent avoir des conséquences désastreuses sur leur équilibre.
Et lorsqu’on avance cet argument, il faudrait s’interroger sur sa motivation profonde : l’intérêt des enfants est-il la vraie raison du statu quo conjugal ?

« Dans un couple malheureux, chacun accuse l’autre de l’infortune conjugale, évitant de se poser la seule question qui vaille : “Pourquoi est-ce que je reste alors que je ne suis pas heureux ? ” remarque la psychanalyste, Sophie Cadalen. S’interroger sur soi, c’est déjà avoir fait une partie du chemin. » L’aide d’un thérapeute est sans doute nécessaire pour effectuer l’autre partie, afin de comprendre les raisons inconscientes qui ont poussé à accepter de s’oublier si longtemps…

l ’Agence L’ Oasis ©

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Sources :
Ouest France, le 25/06/2022 : Pourquoi certaines personnes restent-elles dans un mariage malheureux ? par Magali Caille
Psychologies, le 09 septembre 2022 : Comment savoir s’il est temps de se séparer ? par B. Costa-Prades