À l’heure où Meetic, Tinder, Elite Rencontre et autres sites envahissent les IPhone, que se développent les clubs de voyages réservés aux célibataires et les speed dating, les moyens de faire des rencontres n’ont jamais été aussi nombreux. Pourtant, les jeunes Français restent seuls, particulièrement les hommes entre 20 et 30 ans qui sont 63 % à ne pas avoir de relation amoureuse, contre 34 % des femmes du même âge selon les données du Pew Research Center de 2022.


Pourquoi la plupart des jeunes hommes sont-ils célibataires alors que la plupart des jeunes femmes sont en couples ?

Ce qui interpelle les experts, c’est le caractère urbain de cette solitude affective ; car le célibat est d’abord une affaire de jeunes citadins. C’est la Bretagne qui concentre le plus de célibataires hommes entre 20 et 30 ans, dans ses villes d’industries aéronautiques et portuaires : d’abord à Brest, suivie de Rennes, Quimper et Lorient. Cela se poursuit sur la tranche des 30-40 ans pour les mêmes villes, auxquelles il faut ajouter Grenoble, Toulouse et Nantes qui attirent les ingénieurs, profession encore très masculine.

Par ailleurs, Niobe Way, professeur de psychologie, voit dans ce déséquilibre numérique entre hommes et femmes une conséquence de notre déconnexion de nous-mêmes et des autres ;
Et c’est de pire en pire, insiste-t-il.
La parité entre les sexes a bouleversé les relations : les femmes, dorénavant plus indépendantes n’ont pas nécessairement besoin d’une relation à long terme ou d’être mariées. Elles privilégient les relations amicales plutôt que des rendez-vous qui leur pèsent. De leur côté, la moitié des hommes célibataires sont en recherche de relations ou de rendez-vous occasionnels. Ils privilégient leur carrière dans un contexte où les études sont de plus en plus longues et l’intégration professionnelle plus difficile. Mêmes leurs relations amicales sont impactées et beaucoup satisfont leurs besoins sociaux et émotionnels en ayant recours au numérique.

Cependant, ces raisons ne suffisent pas à expliquer l’écart de proportion.

" Si les jeunes hommes célibataires sont deux fois plus nombreux que les jeunes femmes, avec qui sont celles qui vivent en couple"  ? s’interrogent les chercheurs.

Il n’y a encore pas si longtemps, il paraissait inconcevable qu’une jeune fille demeure célibataire, et vive seule de surcroît ! on attendait d’elles qu’elles trouvent un mari qui subviendrait à leurs besoins et à celui du couple.
Ce modèle social, enraciné jusque dans les années 50, s’est progressivement effondré : L’indépendance financière que les femmes ont acquise leur permet aujourd’hui d’être plus exigeantes : elles sont peu disposées à s’investir dans une relation avec un homme moins instruit ou moins bien rémunéré qu’elles.
Elles recherchent également des partenaires empathiques et émotionnellement proches. Or, dans notre société égocentrée, être attentif aux sentiments et aux besoins d’une autre personne n’est pas inné. Les femmes se tournent donc vers des partenaires un peu plus âgés qu’elles, plus pondérés et réfléchis. Rappelées à l’ordre par leur horloge biologique et leur désir d’enfants, elles s’engagent plus tôt dans une relation de couple.
«  Aujourd’hui, les femmes attendent plus des hommes et malheureusement, beaucoup d’hommes n’ont pas plus à offrir » déclare Ronald Levant, professeur émérite de psychologie.

Les hommes se mettent donc en couple plus tardivement que les femmes et sont, par conséquent, plus nombreux à être célibataires lorsqu’ils sont jeunes. L’âge moyen au premier mariage est actuellement de 28 ans pour les femmes et 30 ans pour les hommes. Après 40 ans, le déséquilibre change en faveur des hommes. Cette réalité, nous la percevons au quotidien dans nos agences de rencontre où les femmes entre 25 et 40 ans sont sous-représentées.

Sources :
https://sain-et-naturel.ouest-france.fr/plupart-jeunes-hommes-sont-celibataires-jeunes-femmes-ne-le-sont-pas.html
https://www.slate.fr/story/199056/vivre-celibataire-aujourdhui-idees-recues-celibat-raisons-choix-vie-couple-profil